Généralités

La ZNIEFF Saint Pierre

Gagny Environnement remercie Alain Thellier, membre de Gagny Environnement et Secrétaire Général de l'association des Amis Naturalistes des Coteaux d'Avron (ANCA), dont les travaux et les observations sur le terrain ont permis de réaliser ce dossier.

A l'est de Paris, dans les zones périurbaines de Neuilly-sur-Marne, Gagny  et Chelles,  subsistent aujourd'hui trois espaces naturels qui méritent une attention particulière en raison de leur richesse écologique. Ils sont classés  en ZNIEFF  (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologiques et Faunistiques) par arrêté préfectoral,

L'inventaire des ZNIEFF découle d'une démarche scientifique initié en 1982 par le Ministère de l'93 et le secrétariat Faune-Flore du Muséum National d'Histoire Naturelle. Une ZNIEFF se définit par l'identification scientifique d'un secteur du territoire national particulièrement intéressant sur le plan écologique. L'ensemble de ces secteurs constitue ainsi l'inventaire des espaces naturels exceptionnels ou représentatifs.

On distingue deux types de ZNIEFF :

 

 

 

les zones de type I,  d'une superficie en général limitée, caractérisées par la présence d'espèces, d'associations d'espèces ou de milieux, rares, remarquables, ou caractéristiques du patrimoine naturel national ou régional. Elles correspondent à des sites précis, dont la superficie peut être comprise entre quelques hectares et plusieurs centaines d'hectares, identifiés et délimités parce qu'ils contiennent des espèces ou au moins un type d'habitat de grande valeur écologique régionale, nationale ou européenne. Ces zones sont particulièrement sensibles à des équipements ou à des transformations même limitées ;

 

 

les zones de type II, grands ensembles naturels (massif forestier, vallée, plateau, estuaire...) riches et peu modifiés, ou qui offrent des potentialités biologiques importantes. Elles peuvent inclure plusieurs zones de type 1 ponctuelles et des milieux intermédiaires de moindre valeur mais possédant un rôle fonctionnel. Dans ces zones, il importe de respecter les grands équilibres écologiques, en tenant compte, notamment, du domaine vital de la faune sédentaire ou migratrice.

 

-           

 Une ZNIEFF de type 1 est constituée par la "Haute Ile" située à Neuilly-sur-Marne entre la Marne et le canal. Sa protection est maintenant assurée par la réalisation prochaine d'un aménagement naturel  par le conseil général de la Seine-Saint-Denis.

Une autre, également de type 1,  nommée "Coteaux du Bausset et Carrière Saint Pierre " s'étend pour moitié environ sur Gagny et pour moitié sur Chelles et Montfermeil. Cette ZNIEFF a fait l'objet d'un classement sous le N° 93030001 à l'inventaire régional et N° 1100220073 à l'inventaire national, par la circulaire ministérielle N° 91/71 du 14 mai 1996.

A l'intérieur de ces zones peuvent être reconnues des aires de dimensions variables offrant des conditions constantes ou cycliques  permettant une association équilibrée d'animaux et de végétaux. Ces milieux appelés biotopes peuvent faire l'objet d'une protection particulière.

En décembre 1993, l'ANCA  association  départementale agréée a  demandé à  Monsieur le Préfet de la Seine-Saint-Denis de prendre un arrêté de protection de biotope sur la carrière Saint Pierre, en application de l'article 4 du décret 77-1295 du 25 novembre 1977.

 

 

 

 

La ZNIEFF de la carrière de l'est à Gagny

C'est une zone de près de 50 hectares et dont l'historique vous est présenté au chapitre carrière.  Ici nous limiterons notre présentation  à la partie nature qui comprend :

 

 

 

 

- la ZNIEFF, dont le périmètre en bleu est celui défini par la Direcion Régional de l'Environnement (DIREN)  en 1992, comprend :

- des boisements
- des biotopes

 

 Aujourd’hui il ne fait aucun doute que cette zone s'est étendue depuis l'inventaire, la nature reprenant ses droits. La richesse de cette zone est recensée dans l'inventaire qui dénombre globalement 206 espèces dont 58 protégées.

 

 

 

Présentation

On peut lire dans un rapport de l'Office de Génie Ecologique (OGE) qui n'est autre que la note de présentation de l'étude d'impact 93 accompagnant la demande d'autorisation de défrichement dans la carrière "Saint-Pierre" :

"L'exploitation de la carrière Saint Pierre à Gagny a laissé un milieu accidenté, aux pentes plus ou moins raides, favorisant par endroit un micro climat qui a permis l'installation d'un cortège de plantes méridionales, certaines en limite d'aires et rares pour la région île de France. Cette carrière abritant une mosaïque d'habitats dont la plupart sont fortement influencés par l'homme, offre une biodiversité floristique aux floraisons étalées qui favorisent les insectes.

La présence de pelouses relictuelles et de pré bois calcicoles, d'espèces rares et/ou protégées augmentent la valeur de ce site "semi naturel" enclavé dans la ville.

 

Au plan biologique, le site de la carrière Saint-Pierre, qui comprend principalement des zones boisées, présente néanmoins un certain nombre d'éléments remarquables. Les pelouses calcaro-marneuses, relictuelles dans cette partie de France, supportent une végétation peu banale, avec des plantes d'affinité méditerranéenne sur certains versants exposés au sud. En marge de ces pelouses, dans les milieux de forêt claire, se retrouve l'alisier de Fontainebleau, espèce végétale protégée au plan national, dont l'origine naturelle dans le secteur de Gagny est tout à fait probable.

 

 

 

 

D'une manière générale, la faune la plus remarquable du site est associée aux pelouses calcaro-marneuses. Ces milieux, particulièrement s'ils sont exposés au sud, abritent une espèce d'insecte protégée en Ile-de-France, la mante religieuse. Dans le secteur de Gagny, la mante religieuse se trouve en limite nord de son aire de distribution. Deux autres espèces d'insectes rares en Ile-de-France sont observées sur le site, le grillon d'Italie, également protégé, et le carabe chagriné. Les zones humides, essentiellement des fonds, ne sont pas favorables à la reproduction des amphibiens, en raison du caractère abrupt de leur pente. Pour ce qui concerne les oiseaux, une observation de bécasse des bois dans une frênaie humide constitue un fait peu banal en France ; par ailleurs, il convient de mentionner que les espèces d'oiseaux les plus rares du site, comme par exemple le bruant zizi ou le traquet pâtre, sont principalement liées aux pelouses. (dossier OGE)

 

 

 

 

LES BIOTOPES

Ils sont repérés en jaune sur la carte

demande classement biotopes.jpg

Des clairières de pelouses naturelles calcaro-marneuses, rares en Ile de France, présentant un intérêt écologique reconnu, font l’objet d’une demande d’arrêté de Biotopes depuis décembre 1993. Le dossier a été présenté par l’ Association des Naturalistes des Coteaux d’Avron (ANCA). Il a été actualisé en 1995 et 1996. Les principaux sites sont : 

Le Vallon B1

La plupart de cette zone de prairie sèche sur marnes n'est pas sous minée car il s'agit de la pente d'accès à la deuxième masse. Ce vallon a une très grande valeur pédagogique : les pentes très abruptes de chaque versant sont fondamentalement différentes. Ainsi le versant nord abrite une végétation boisée humide (avec saules, tussilage, épiaire des bois, angélique) et le versant Sud une prairie sèche très remarquable par sa flore (tetragonolobe, Lackstonia, gentianelle, buplévre en faux, cytise, rhinanthe, vergerette acre, etc.…)  et sa faune d'insectes (phaneroptere, zygènes, grillon italien, mante religieuse, procuste chagriné, pholidoptera grisoaptera, decticianae sp., tetrix sp.) Les parties rocheuses abritent les 3 reptiles du site (couleuvre à collier, orvet, lézard des murailles). L'hiver la bécasse des bois a été observée.

Les prairies Est B2

Quoique la bordure de cette zone ait fortement souffert des travaux du lycée, il continue d'y subsister de nombreuses espèces intéressantes malgré l'aspect souvent fruste du milieu. Ainsi l'orvet a toujours eu des populations très importantes sur ces parcelles. Le Pic Vert y séjourne très régulièrement. La belette et la pie grièche écorcheur y ont été notés vers 1995. Le sol parfois très caillouteux permet localement une flore xérique (épiaire droit, centaurée scabieuse, vergerette acre,rhinanthe, panicaut, etc...) Parfois la mante religieuse, l'araignée argioppe, et les zygènes se retrouvent abondantes sur cette parcelle (microclimat notamment en fin de saison ?) 

La colline B3

C'est un promontoire de Gypse faisant face à la "falaise" et qui possède un indéniable intérêt visuel et paysager. Belle flore calcicole de lisière (verge d'or d'Europe, Cytise, réglisse bâtarde, Ophrys abeille, baguenaudier). Présence de deux petite mares temporaires où a été observé une espèce de triton en 2001. Situé face à la plaine et aux friches cette colline attire de nombreux oiseaux (chardonneret, traquet pâtre, linottes, faucon crécerelle). 

la falaise B4

C'est l'entrée de 1ére masse de la carrière qui possède un indéniable intérêt paysager et historique. Les insectes y sont toujours très abondants (mante religieuse, timarche, grande sauterelle verte, phaneroptere, etc...). La cétoine (Cetonia cuprea) y été observée en 2001. Les grandes herbes servent aussi d'abris aux orvets, campagnols roussâtres, etc ....

Les pentes gypseuses et les éboulis de marnes permettent à la flore de pelouses marneuses de prospérer. Notons la présence de deux alisiers de Fontainebleau.

La possibilité de préservation de cette falaise par des moyens techniques a été prouvée par l'étude de l'INERIS du 16 Octobre 1997 

La grande pente B5

Certainement la plus grande surface de prairies marneuses subsistant du site. Elle comporte des pentes plus humides sur marnes vertes (avec saules, prêles, massettes) qui plaisent aux orvets. L'alisier de Fontainebleau lui, préfère les talus de marnes blanches bien drainés tout comme la mante religieuse qui y est régulière et s'y reproduit. 

Le plateau B6

C'est le point culminant du site au niveau du  plateau de Montfermeil. C'est donc le seul point du site reposant sur le calcaire de brie ce qui lui donne une particularité écologique: le sol est très minéral, calcaire et aride. On y trouve la centaurée scabieuse, la vergerette acre, l'ophrys abeille l'orchis à 2 feuilles, mais aussi la mante religieuse, l'alisier de Fontainebleau et la couleuvre à collier.  En bordure de cette parcelle un grand fontis rempli d'eau abritait jadis crapaud commun, triton ponctué, couleuvre à collier. 

La pente aux alisiers B7

Cette parcelle abritait ,il y a quelques années, une flore de pelouses marneuses mais qui s'est beaucoup embroussaillée et dégradé. Néanmoins, il y subsiste encore trois alisiers de Fontainebleau, les plus âgés du site, qui se reproduisent et fournissent donc en graines l'ensemble du site. En tout état de cause, ces arbres devront donc être préservés.

 

LES BOISEMENTS 

vue aérienne de la carrière en 2005

 2005 vue aerienne.jpg

Boisement 1 situé au nord est de la carrière

Une vieille futaie de chênes déjà signalée sur les cartes anciennes de Gagny. Elle appartient à des propriétaires privés notamment "les petits frères des pauvres".

Ainsi nous disposons de peu de données sur la faune à part la présence d'une petite colonie de chouettes hulottes et de couleuvres à collier. Flore: apparemment celle des futaies de chênes sur sols silicicoles à neutres mais peu de données (Ornithogale de Pyrénées par exemple).

Boisement 2  situé  au centre de la carrière

La pente et une partie du fond de vallon où coule une source. Les abords de la source ont quelques très vieux frênes, tandis que les pentes sont plus variées (peupliers, érables, chênes). Parmi la flore forestière notons quelques arbustes calcicoles (if, camérisiers) des plantes thermophiles notamment au Sud de cette parcelle (iris fétides, muscari à toupet, ails des vignes), des sylvatiques (euphorbe des bois, fougères).

La bécasse des bois a été signalée sur ce secteur.

La source elle même a peu de flore (menthe aquatique, renoncule scélérate)

Pourquoi est ce une source ?

- Les anciennes cartes en indiquent une à cet endroit.

- L'eau est très minéralisée et les fragments de bois dans l'eau finissent par se recouvrir de calcaire (pétrification). La nappe d'eau formée sous le calcaire de Brie du plateau de Montfermeil en descend sur les couches imperméables de marnes vertes de la pente.

- La faune comporte les minuscules crevettes d'eau douces nommées gammares qui réclament une eau propre et permanente.

Remarque: L'eau disparaissant au bout de quelques dizaines de mètres, il existe un risque géologique de sol sous miné. 

Boisement 3 situé à l'est de la carrière

Une colline de Gypse recouverte d'un bois de vieux frênes. Le pourtour de ce boisement (aux bords des chemins) est en revanche de faible qualité (acacias sur remblais). Le nord de cette zone est une longue falaise de Gypse très pittoresque à valeur paysagère.

Le haut du bois permet l'existence d'une flore calcicole (Cytises,Orchidées: Orchis pourpres  et listéres, (Alisier de Fontainebleau). Parmi la faune nous remarquerons le lucane cerf-volant et le Coucou.

Boisement 4 qui fait le lien entre la ZNIEFF Saint Pierre de Gagny et la ZNIEFF du BAUSSET  située sur Montfermeil et Chelles

C'est le début du boisement du Bausset (classé en ZNIEFF). La partie immédiatement en limite avec Gagny est plutôt humide (saules divers, grande prêle et prêle des champs). On peut y trouver le carabe des bois. Au delà, on retrouve toute la variété floristique de ce boisement comportant un grand nombre d'espèces arbustives (if, lauréole, houx, nerprun, néflier, etc...) d'arbres (chênes, érables divers, ormes, charmes, peuplier gris, tremble, saules, bouleaux, etc.)  et notamment l'Alisier de Fontainebleau qui trouve sur cette ZNIEFF, sa plus grande station de l'Est Parisien, ainsi qu'une grande variété floristique (Orchis pourpre et à 2 feuilles, Ophrys mouche, Néottie, Sanicle, Renoncule auricome, jacinthe des bois, muscari à toupet, arum d'Italie,ornithogale en ombelle,  etc...).

La variété de cette ZNIEFF est due à l'alternance des couches géologiques dans la pente, à l'existence de pentes sèches (au Sud Est) et de vallon humide à rus temporaires. Parmi la faune nous remarquerons l'épervier.

 LES ESPECES REMARQUABLES

Les plantes : 138 espèces dont 3 protégées.

La flore des pelouses calcaro-marneuses

"L'exploitation de la carrière Saint Pierre a laissé un milieu accidenté, aux pentes plus ou moins raides, favorisant par endroit un microclimat qui a permis l'installation d'un cortège de plantes méridionales, certaines en limite d'aire et rares pour la région Ile de France. Cette carrière, abritant une mosaïque d'habitats dont la plupart sont fortement influencés par l'homme, offre une grande biodiversité floristique aux floraisons étalées qui favorisent les insectes."(rapport OGE).

Cette flore se retrouve sur la plupart des pelouses marneuses du site.

Espèces de pelouses marneuses : carline, bugrane, tetragonolobe, blackstonia, carline, cirse commun, brome, séneçon à feuilles de roquettes, Ophrys abeille Centaurées jacées, noire et des près, etc....

Espèces  de lisières calcaire :  cytise, baguenaudier, Alisier de Fontainebleau, réglisse bâtarde, orchis à 2 feuilles, gaillet mou, etc...

Pelouses caillouteuses et éboulis : panicaut, rhinanthe, épiaire droit, centaurée scabieuse, vergerette acre, vipérine, buplèvre en faux, picris tacheté, petite centaurée, violette hérissée, etc....

Espèce de friches calcaires : Onopordon faux acanthe, Diplotaxis, Hirschfielda, fenouil, galéga, etc.… 

 Les oiseaux : 54 espèces dont 42 protégées.

Les rapaces

Les grands rapaces comme la buse ont été observés à plusieurs reprises sur le site et ces environs (Bausset, Fort de Chelles, Forêt de Bondy, Bernouille). Les busards ont été notés jadis de passage mais ils préfèrent la Haute Ile (l’ancienne gare de triage de Chelles devenue une steppe herbeuse doit leur convenir aussi). L’épervier est régulier au Bausset (nicheur ?) et au Coteau d’Avron. Le faucon crécerelle niche sur le site (pylône HT). La chouette hulotte se reproduit dans le vallon boisé sous Montguichet et au Baussay. 

Le coucou, oiseau bien populaire mais devenu en réalité fort rare en milieu urbain.

La bécasse des bois observé au “ Vallon “  à la “ source ” et sous le cimetière vers une mare à cresson. Elle est observée régulièrement aussi au Coteau d’Avron.

Les traquets patres et les linottes : deux oiseaux de prairies qui ne peuvent se maintenir en Seine-Saint-Denis que grâce à des milieux ouverts très vastes (prairies, friches).

 Les insectes : 3 espèces protégées

Les espèces remarquables de la zone sont liées aux milieux ouverts de pelouses et aux lisières chaudes avec présence d'arbustes.

Seul deux grands groupes sont bien représentés :

Les orthoptères avec la mante religieuse et le grillon italien espèces protégées en Ile de France ainsi que différentes espèces de criquets, sauterelles (voir ci dessus).

Les coléoptères avec le Lucane cerf-volant et la cétoine vivant respectivement dans les bois morts et l’humus et deux carabidés : le Procuste chagriné (des prairies sèches) et le carabe des bois (des vallons forestiers détrempés).

 Les mammifères : 8 espèces dont 6 protégées.

Treize espèces sont potentiellement présentes sur le site.

 Les reptiles : 34 espèces protégées.

Les reptiles couleuvre à collier,  lézard des murailles continuent d’être observés sur le site de temps en temps  ces quinze dernières années. L’orvet lui, est très abondant.

Ces trois espèces sont protégées et le plus rare est le lézard des murailles qui inscrit en liste rouge régionale et qui se trouve potentiellement dans les milieux les plus chauds : pelouses sèches du plateau et pelouses marneuses des pentes sud et sud ouest.


les amphibiens : 1 espèce protégée.

Deux espèces ont été signalées sur le site :  le triton ponctué et le crapaud commun (ANCA 1995). Le triton est  réapparu en l’an 2001 sur le site (espèce non identifiée : triton palmé ou ponctué).

CONCLUSION.

La protection et la conservation de ces espaces naturels déjà inventoriés en ZNIEFF s'imposent comme nous ne cessons de le répéter. Pour Gagny Environnement, la mise en sécurité des zones dangereuses doit aller de pair avec la protection de la ZNIEFF et des biotopes, toujours en attente d'un arrêté préfectoral.

En rappelant que l'étude d'impact de OGE attirait l'attention sur :

• le déboisement de l'ensemble de la zone en vue de combler et remblayer les carrières et de construire des maisons individuelles. Ces boisements comportent une espèce végétale protégée au niveau national. Il s'agit donc d'un impact direct fort de portée nationale, compte tenu du fait que l'alisier de Fontainebleau est inscrit sur la liste nationale des espèces protégées,

 

 

 

la destruction de la végétation remarquable des pelouses calcaro-marneuses se trouvant en mosaïque au sein du boisement sur le haut du plateau et sur les pentes. Ces milieux comprennent l'habitat d'insectes, dont deux espèces sont protégées, et de reptiles. En outre, ces pelouses font parties de la ZNIEFF "Coteaux du Bausset et Carrière Saint-Pierre". L'ensemble de ces pelouses à très forte valeur patrimoniale seront détruites par la réalisation du projet. Il s'agit d'un impact direct fort de portée régionale, compte tenu de la valeur patrimoniale de ces milieux.(France Construction / OGE / Carrière Saint-Pierre, à Gagny (93) 30 décembre 1997).

 

La lecture de cet article justifie a elle seule le bien fondé de l'intervention de l'association pour faire annuler le programme de défrichement voté par le conseil municipal.

 

 La  Situation Administrative

Le Plan d'Occupation des Sols (POS) de Gagny de  mai 1992 encore applicable à ce jour, classe les zones de carrières en zone NA (urbanisation future); zone ND (zone non constructible)  et UI (zone industrielle). Dans son annexe 3 pour les zones NA il précise 4 types de zones :

- NAa : Zone d'habitat collectif

- NAb : Zone d'habitat individuel dense type maisons de ville

- NAc : Zone d'habitat individuel de type maisons groupées et jumelées

- NAd : Zone d'habitat individuel de type maisons en milieu de parcelles ou jumelées.

Il faut garder en mémoire l'évolution des différents "Règlements d'Urbanisme" qui se sont succédés depuis 1970.

Pour la carrière Saint Pierre notamment, les zones protégées (ND) ont été réduites comme peau de chagrin.

 

 

 

 1970 à 1983

 

 Plan Directeur d'Urbanisme Intercommunal (PDUI) N° 7

 (Règlement d'Urbanisme établi  par le Préfet de Région)

 

100 %  ND

  1983 à 1992

 Plan d'Occupation des Sols  de 1983

 (établi par le Maire de la commune)

 

81 %  ND

  19 %  NA

 

 1992 à aujourd'hui

 Plan d'Occupation des Sols  de 1992

 (révisé par le Maire de la commune)

 

  48%  ND

  35%  NA

   7%  UI

 

Ces diverses modifications apportées depuis 20 ans entraîneront à terme une perte importante du "patrimoine Nature" de Gagny si la révision en cours ne redresse pas la situation.

 

 

 

Le Schéma directeur de l'Ile de France de 1994 (SDRIF) applicable à ce jour précise  dans ses directives d'aménagement de la Seine-Saint-Denis :

"Les sites des carrières seront réaménagés afin de constituer avec les espaces verts existants un réseau de parcs urbains structurant."

Depuis 2002 ces zones sont classées dans le plan de prévention des risques (PPR) liés aux anciennes carrières de Gagny en zones très exposées jugées inconstructibles, moyennement exposées aux aléas forts et en zone aux aléas modérés.

De plus le PPRN impose des contraintes supplémentaires pour les écoulements d'eaux usées et pluviales  qui devront obligatoirement être raccordés aux réseaux collectifs ; en l'absence de réseau, leur injection dans le sous‑sol est interdite (risque de dissolution du gypse entraînant des risques d'instabilité des terrains).

Ce classement formel et cette contrainte vont rendre encore plus difficile légalement et économiquement l'aménagement de ces terrains appartenant à des propriétaires privés.

La révision du SDRIF vient d'être lancée par le Conseil Régional d'Ile de France. Le nouveau SDRIF doit constituer le coeur d'un agenda 21, à savoir un énoncé d'objectifs en cohérence avec le développement durable, un plan d'action et un instrument d'observation.

Le recensement de la population de 1999 a révélé un accroissement démographique régional inférieur à celui prévu. Les zones ouvertes à l'urbanisation (NA) sont donc excédentaires et feront l'objet d'une remise en cause. (Source IDFE bulletin liaison N° 44 http://www.assoc-idfe.org).


Le POS de Gagny, mis en révision en 1995, devenu PLU en 2001 (Plan local d'urbanisme ) est en cours d'étude. IL  doit prendre en compte la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), le Plan de Déplacement Urbain (PDU), et être compatible avec le Schéma Directeur d'Ile de France (SDIF, nouvelle appellation du SDRIF) et le  Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN). Dans ses objectifs, afin de préserver des espaces pour les générations futures, la loi SRU prévoit de limiter l'urbanisation des zones non construites.

Objectifs de Gagny Environnement.

Pour Gagny Environnement les objectifs sont clairs :

- Les secteurs sous minés doivent être mis en sécurité sans détruire les richesses naturelles existantes;

- Les zones naturelles doivent être protégées, par un retour au classement (ND) en zones naturelles non urbanisables dont une partie aménagée avec des chemins pédagogiques "nature";

- A titre de sécurité, les constructions vouées à l'habitat doivent être prohibées sur les terrains sous minés sécurisés ou remblayés qui présentent de forts risques d'aléas.

Faites  nous  part de vos observations et commentaires et venez soutenir Gagny Environnement dans cette démarche.

  bibliographie :

- Etudes ANCA demandes d'arrêté  de biotopes et site internet

- OG2 Dossier d'études d'impact décembre 1997

 

 

Vous êtes ici : Accueil Dossiers Thématiques ZNIEFF ++>