Gagny Environnement

Généralités

Gagny : un exceptionnel "poumon vert" menacé par l'urbanisation

Avril 2005 article publié dans "liaison", journal d'Ile de France Environnement (IDFE).

Gagny, commune de l'Est parisien, borde la vallée de la Marne.

Le sous-sol de ses coteaux a été exploité par des carrières de gypse. Abandonnés depuis 1975, trois sites magnifiquement situés et représentant 90 hectares sont restés exempts de construction en raison de l'instabilité du terrain. La nature y a repris ses droits. Ces espaces verts providentiels sont pourtant menacés. Leur déboisement a déjà commencé.

 La municipalité veut faire croire qu'il s'agit de "friches industrielles" pour justifier l'urbanisation qu'elle préconise, alors que ces espaces abritent une biodiversité animale et végétale exceptionnelle. En 2002 l'observatoire de la biodiversité de Seine-Saint-Denis a classé la ville de Gagny au quatrième rang des communes du département avec 350 espèces recensées, dont neuf protégées à l'échelon national ou régional.

On y trouve notamment une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Foristique (ZNIEFF) de première catégorie. Les carrières du Centre et de l'Est portent des boisements forestiers de qualité avec des chênes, des châtaigniers, des cèdres et plus d'une vingtaine d'alisiers de Fontainebleau, essence protégée à l'échelon national. Ces boisements servent de poumons verts dans un secteur fortement urbanisé.

L'état du sous-sol est diffèrent selon les sites. Sur celui de l' 0uest (19 ha), les galeries ont été partiellement remplies de matériaux de démolition impropres à la sécurisation des terrains. Les apports ayant été faits sans contrôle, souvent la nuit, les sols pourraient être pollués. Le site du Centre (25 ha), a été partiellement sécurisé. Cependant des fontis apparaissent par endroits. Enfin, la moitié de la carrière de l'Est (50 ha), exploitée à ciel ouvert, a été remblayée. L'autre moitié, exploitée par de superbes galeries creusées parfois sur deux niveaux, justifie des travaux de sécurisation.

 Espaces protégés !

 Tous ces sites étaient classés en "espaces naturels protégés" par le Plan départemental interurbain. Le plan d'occupation des sols de 1983 y a introduit des zones à urbaniser. En 2004, le conseil municipal de Gagny a approuvé un plan local d'urbanisme (PLU) qui , sur les 90 hectares verts, en classe 30 en "zone urbaine". Or le Schéma Directeur d'Ile-de-France de 1994 (SDRIF) toujours en vigueur, indique que les anciennes carrières de Seine-Saint-Denis devraient devenir des espaces verts ouverts au public.

Conscients de la catastrophe écologique que constituerait l'application du nouveau plan local d'urbanisme, Gagny Environnement, appuyé par une fraction importante de la population, se bat par tous les moyens (pétitions, manifestations, appels aux autorités, recours en annulation et référé-suspension devant le tribunal administratif), pour sauver ces derniers espaces naturels d'intérêt régional.

La région Ile-de-France nous assure de son soutien et tente de faire aboutir avec l'Agence des espaces verts, un projet de "croissant vert" qui passe par Gagny. Le Schéma directeur d'Ile-de-France préconise un rééquilibrage des espaces verts dans l'Est parisien par rapport à l'Ouest et au Sud. La Direction régionale de l'équipement a établi un schéma vert, qui préserve les sites naturels des anciennes carrières à Gagny.

Seule la municipalité de Gagny, invoquant un développement qui n'a rien de durable, veut construire quinze ans trop tard, sur le site de la carrière du Centre un centre commercial avec station service qui fera disparaître les petits commerces de la ville.

Henri Druesne et Jean Denis. Administrateur et Président.
avril 2005

 A LIRE:  GAGNY en pays d'Aulnoye  N° 12 du journal LIAISON SEDHACS

Document publié sur notre site avec l'autorisation de l'auteur .

(Société d'Etude Historique des Anciennes Carrières Souterraines)